belle communication autour des 171 (175?) signatures de l’accord de Paris
Tout le monde se réjouit, ils étaient tous là (sauf les grands!), Ségolène avait évacué tous les gêneurs, et ils ont tous signé. Signé quoi? Comme le grands médias sont avares d’infos, nous baignons dans l’optimisme. En fait le 22 Avri à New York n’était qu’une étape.Reste la ratification. Dès que les 55 ratifications seront obtenues , l’accord de Paris entrera en vigueur. La signatures des petits états insulaires a ouvert le bal. Elle est symbolique, mais elle signe une accélération des décisions qui pourrait ramener la date d’entrée en vigueur à 2018 selon les plus optimistes. L’europe n’est plus perçue comme pouvant rester leader d’une grande coalition, trop empétrèe dans ses problémes de sécurité et ses actions de sécurité exterieur. Selon Teresa Ribera directrice de l’IDDRI interrogée par Euractiv l’Europe pourrait au moins « concentrer (ses) efforts sur les priorités suivantes :
1. Adopter rapidement des mécanismes de tarification du carbone à la fois aux niveaux européen et national : une version révisée et efficace de l’ETS ; dans les secteurs non couverts par l’ETS, la tarification du carbone doit envoyer les bons signaux pour les émissions liées au secteur des transports ; et assurer une utilisation intelligente des ressources mobilisées pour répondre aux préoccupations des groupes sociaux les plus vulnérables. En outre, une réforme de grande envergure du marché de l’énergie est nécessaire pour permettre une pénétration efficace des énergies renouvelables et un retrait intelligent des capacités de production excédentaires, peu flexibles et polluantes. L’ensemble des mesures devant être adoptées ces prochaines années pour mettre en œuvre la contribution de l’UE doivent être aussi ambitieuses que possible.
2. Proposer des stratégies de développement nationales à faibles émissions afin qu’un débat éclairé puisse être engagé au niveau national puis au niveau de l’UE sur les différents moyens d’atteindre l’objectif de zéro émission d’ici 2050 dans chaque État membre, puis dans l’Union européenne dans son ensemble ; il s’agit notamment d’élaborer des stratégies de sortie des énergies fossiles offrant des options alternatives pour un avenir prospère aux régions pouvant se retrouver en situation difficile en raison de la nécessité de passer rapidement à un avenir sans carbone.
3. Considérer le changement climatique comme une priorité géopolitique et géoéconomique de la stratégie d’action extérieure qui sera présentée par Mme Mogherini dans les prochaines semaines, et non plus comme un multiplicateur de menaces comme ce fut le cas dans la précédente stratégie de Solana, et assurer la bonne approche pour réévaluer les politiques et créer des opportunités et des alliances.
4. L’UE doit être prête pour l’exercice de bilan (« stocktaking ») de 2018 prévu par l’Accord de Paris. Premièrement, elle doit être en mesure de démontrer d’ici 2018 qu’elle a fait des progrès significatifs dans la mise en œuvre de sa contribution au titre de l’Accord de Paris ; l’UE doit aussi donner le coup d’envoi de la discussion sur la révision à la hausse de sa propre contribution dès 2018. Deuxièmement, l’UE doit façonner l’exercice de stocktaking proprement dit. Ce bilan doit examiner les progrès réalisés par tous les pays en termes de mise en œuvre de leurs contributions, présenter les moyens d’accroître l’ambition dans chaque secteur, et indiquer les avancées dans la coopération internationale en matière d’innovation technologique, de financement et d’élaboration des politiques.